Les drapeaux des pays membres de l'Otan flottent au siège de l'Alliance à Bruxelles le 3 avril 2023

Les drapeaux des pays membres de l'Otan flottent au siège de l'Alliance à Bruxelles le 3 avril 2023

afp.com/Kenzo TRIBOUILLARD

La Finlande deviendra, ce mardi 4 avril, le 31ᵉ membre de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan). Une décision qui déplait fortement à Moscou, qui promet déjà des "contre-mesures". "C'est une nouvelle aggravation de la situation. L'élargissement de l'Otan est une atteinte à notre sécurité et à nos intérêts nationaux", a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitr Peskov. "Nous allons suivre attentivement ce qui se passe en Finlande, (...) la façon dont cela nous menace. Des mesures seront prises en fonction de cela. Notre armée fera son compte-rendu en temps voulu", a ajouté le Kremlin.

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Emmanuel Macron est attendu mercredi en Chine, persuadé que Pékin reste "incontournable" face aux nombreux défis du monde, à commencer par la guerre en Ukraine que la position chinoise peut, selon Paris, faire "basculer". Engager des discussions avec la Chine deux semaines après la rencontre entre Xi Jinping et Vladimir Poutine s’annonce ardu.

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En outre, la Russie s’est défendue lundi face à l’avalanche de critiques concernant sa présidence du Conseil de sécurité en avril, assurant qu’elle n’abuserait pas de cette position.

La Finlande rejoint l’Otan, tournant historique pour l’Alliance

La Finlande est le 31e pays à rejoindre l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord. Après trois décennies de non-alignement militaire, le pays, qui partage 1 300 kilomètres de frontière avec la Russie, rejoint ce mardi l’Otan. Un tournant stratégique provoqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Après la remise des documents d’adhésion au secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, gardien du traité fondateur de l’organisation, le drapeau finlandais sera hissé dans la cour d’honneur du siège de l’organisation à Bruxelles en début d’après-midi, entre ceux de l’Estonie et de la France, suivant l’ordre alphabétique. "Le président Poutine est entré en guerre contre l’Ukraine avec l’objectif affiché d’avoir moins d’Otan […] Il obtient exactement le contraire", a souligné lundi son secrétaire général Jens Stoltenberg.

La Finlande double la longueur de la frontière avec la Russie de l’alliance dirigée par les Etats-Unis. Elle obtient la protection de l’article 5, soit l’engagement de défense collective selon lequel une attaque contre un membre "sera considérée comme une attaque contre tous les membres".

Des drones russes frappent le port ukrainien d’Odessa

La ville d’Odessa, sur la mer Noire, est une nouvelle fois la cible de frappes russes. Les autorités ukrainiennes dénoncent, ce mardi, l’utilisation de drones iraniens Shahed. Sur 17 drones lancés, le commandement de l’armée de l’air ukrainienne a dit dans un communiqué que le système de défense aérienne en a détruit 14. "Des dégâts" ont été annoncés, sans plus de précisions à cette heure. "L’ennemi vient de frapper Odessa et le district d’Odessa avec des attaques d’UAV" (véhicules aériens sans pilote), a indiqué l’administration locale dans un communiqué publié sur Facebook. Citant le chef de l’administration militaire du district d’Odessa, Youriï Kruk, le communiqué indique que les forces de défense aérienne de l’Ukraine sont à l’œuvre et met en garde contre la possibilité d’une deuxième vague d’attaques.

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Odessa était une destination de vacances privilégiée pour de nombreux Ukrainiens et Russes avant le déclenchement de l’invasion de l’Ukraine en février 2022. En janvier, l’Unesco a inscrit le centre historique d’Odessa sur la liste du patrimoine mondial en péril. Depuis le début du conflit, la ville a été bombardée à plusieurs reprises par les forces russes.

Un réseau de tranchées russes en Crimée, selon le Washington post

Selon le journal américain, le Washington Post, la péninsule de Crimée, que la Russie a annexé illégalement en 2014 serait l’une des plus fortifiée de la zone de guerre. Des images satellites, fournies par la société commerciale de technologie spatiale Maxar, montrent des dizaines et des dizaines de tranchées creusées, notamment autour de la petite ville de Medvedivka. "Les passages sont creusés dans le sol à des angles pour donner aux soldats une plus grande portée de tir. A proximité se trouvent d’autres fortifications, notamment des fossés profonds conçus pour piéger les chars et les véhicules lourds", indique le journal.

Mykola Bielieskov, chercheur à l’Institut national ukrainien d’études stratégiques, un organisme de recherche financé par le gouvernement à Kiev, a déclaré au Washington Post que l’étendue des fortifications était la "meilleure indication" des craintes de la Russie face à une prochaine contre-offensive ukrainienne.

Macron en Chine pour parler d’Ukraine et "réengager le dialogue"

En raison de sa proximité avec la Russie, "la Chine est le seul pays au monde en mesure d’avoir un impact immédiat et radical sur le conflit, dans un sens ou dans l’autre", a estimé l’Elysée avant cette visite d’Etat de trois jours du président français. Et, côté occidental, Emmanuel Macron est, selon son entourage, l’un des rares chefs d’Etat qui "peuvent discuter six, sept heures" avec le président chinois Xi Jinping pour plaider la cause de la paix, alors que la Chine et les Etats-Unis sont enveloppés d’un parfum de guerre froide.

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Mais le front anti-occidental affiché par Xi Jinping et Vladimir Poutine à Moscou il y a deux semaines semble avoir relativisé ces ambitions. Le président Macron va donc rechercher "un espace" de dialogue avec Pékin pour des "initiatives" afin de "soutenir la population civile" ukrainienne, mais aussi "identifier un chemin" de sortie de crise à moyen terme, a dit un conseiller avec précautions, à défaut de précisions. L’urgence semble même être de convaincre la Chine de ne pas basculer totalement dans le camp de la Russie en lui fournissant des armes. Emmanuel Macron dira aux dirigeants chinois "qu’il est essentiel de s’abstenir" de soutenir l’effort de guerre russe, a prévenu sa ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna.

Un conseiller du président Lula a rencontré Poutine

Un conseiller du président brésilien Lula a rencontré le 25 mars Vladimir Poutine à Moscou pour discuter de l’Ukraine, a indiqué lundi à l’Agence France Presse une source de la présidence à Brasilia. Celso Amorim, le principal conseiller du président Lula pour les affaires internationales, s’est entretenu avec le président russe au Kremlin pendant une heure, selon cette source. Celso Amorim a également déjeuné avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui est attendu au Brésil le 17 avril, selon la même source.

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Lula a formulé fin janvier une proposition, aux contours encore flous, de médiation dans le conflit en Ukraine par un groupe de pays. Le président brésilien doit présenter ce projet à son homologue chinois Xi Jinping à Pékin le 13 avril prochain. "Dire que les portes sont ouvertes serait exagéré, mais affirmer qu’elles sont fermées n’est pas vrai non plus", a déclaré lundi M. Amorim à la chaîne CNN Brasil, en évoquant les chances de succès de cette proposition après sa rencontre avec Vladimir Poutine.

La Russie se défend sur sa présidence du Conseil de sécurité de l'ONU

"La Russie n’abuse pas des prérogatives de la présidence. Il y a d’un côté la position nationale et de l’autre le rôle de la présidence du Conseil", a martelé l’ambassadeur russe Vassili Nebenzia lors de la conférence de presse qui marque le début de chaque présidence tournante du Conseil de sécurité de l'ONU. La Russie a pris samedi la présidence du Conseil en vertu des règles qui prévoient un changement de présidence chaque mois par ordre alphabétique des membres permanents et non permanents.

Cette situation a provoqué les critiques de l’Ukraine, qui l’a qualifiée de "gifle au visage de la communauté internationale", et de ses alliés. La présidence du Conseil de sécurité donne certaines prérogatives en matière d’agenda. Mais en tant que membre permanent, la Russie a déjà la possibilité d’obtenir des réunions d’urgence quand elle le demande. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov est annoncé pour présider l’une d’entre elles le 24 avril, sur "la défense des principes de la charte de l'ONU".

JO de Paris : la parole de Macron "importante" concernant la participation des Russes

"C’est le CIO qui est décisionnaire mais le CIO engage aussi toute une série de consultations et la parole du chef de l’Etat du pays hôte est évidemment importante dans le cadre de ces consultations", a déclaré la ministre des sports française Amélie Oudéa-Castéra à quelques médias, dont l’AFP, lors d’un déplacement à Nice pour le lancement de la "semaine olympique et paralympique". "Sur ce sujet il faut qu’on soit à la fois tous résolument autour de l’Ukraine, de l’autre nous savons qu’il y a un principe onusien de non-discrimination des personnes à raison de leur nationalité ou de leur passeport", a encore souligné Amélie Oudéa-Castéra.

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Mardi dernier, le CIO avait recommandé la réintégration des sportifs russes et bélarusses aux compétitions internationales, sous de nombreuses conditions, notamment de neutralité, précisant qu’il déciderait "au moment approprié" de leur participation aux JO-2024 de Paris. Jeudi, Amélie Oudéa-Castéra avait déclaré que cette recommandation du CIO ne "préjuge (ait) en rien" de leur présence aux JO de Paris.

Le journaliste américain arrêté en Russie fait appel de sa détention

La défense du journaliste américain Evan Gershkovich, arrêté en Russie la semaine dernière pour des accusations d'"espionnage" qu’il rejette, a fait appel lundi de son placement en détention, a indiqué un tribunal de Moscou. "C’est le même avocat (commis d’office) ayant représenté Gershkovich lors de son arrestation qui a fait appel", a indiqué une porte-parole du tribunal moscovite de Lefortovo. "La date de l’audience concernant l’appel du placement en détention sera annoncée cette semaine", a-t-elle ajouté, précisant que la requête serait examinée par une autre cour, de plus haute instance.

Alexeï Melnikov, secrétaire général de la commission publique de Moscou de surveillance des lieux de détention, a lui indiqué avoir rendu visite au journaliste, détenu dans la prison de Lefortovo. Il a affirmé sur Telegram que Evan Gershkovich n’avait formulé "aucune plainte" sur ses conditions de détention. "Au moment de la visite, il était joyeux et plaisantait beaucoup pendant la conversation", a-t-il ajouté. Evan Gershkovich, correspondant en Russie du prestigieux quotidien américain Wall Street Journal et ancien journaliste de l’AFP à Moscou, a été placé jeudi dernier en détention provisoire au moins jusqu’au 29 mai.

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